Pour vous accompagner dans cette lecture, nous vous proposons quelques chants et prières sikhs de la cérémonie.
Ce week-end, nous étions invités à fêter avec la communauté Sikh de Kisumu les 100 ans du temple Siri Guru Singh Sabha. L’occasion pour nous de comprendre un peu mieux la vie de la large minorité indienne au Kenya.
Arrivée par le chemin de fer
L’immigration indienne au Kenya, inattendue pour nous, prend tout son sens dans l’histoire du pays. Nous sommes à l’époque coloniale et, en 1896, la Grande-Bretagne commence à Mombasa la construction de la Kenya Uganda Railway. Elle recrute ses travailleurs en Inde britannique. Lorsque la construction se termine, à Kisumu en 1901, les ouvriers indiens ont le choix de rentrer chez eux ou de rester au Kenya. Près de 7000 décideront de s’installer. La région de Kisumu étant infectée de moustiques, les britanniques leur vendent des terres ici.
Fermiers, charpentiers, forgerons, les indiens bâtissent leur communauté, souvent rejoints par leur famille. Aujourd’hui, ils représentent une minorité extrêmement riche et puissante au Kenya, propriétaire de la majorité des industries agricoles, pétrolières et hôtelières.
Le centenaire du temple Siri Guru Singh Sabha
En 1913, sikhs, hindus et musulmans de Kisumu s’unissent pour financer la construction d’un temple où se retrouver pour prier : le Siri Guru Singh Sabha. Cent ans (et quelques mois) plus tard, les sikh invitent la ville à célébrer cet événement, en couleurs et en prières. Du 26 février au 9 mars, les prêtres se relaient pour réciter en continu le Guru Granth Sahib Ji, le livre saint sikh. Il recueille les enseignements des 10 gurus du sikhisme, dont celle du Guru Nanak, le fondateur de cette religion monothéïste du nord de l’Inde au 15ème siècle.
Matin, midi et soir, les invités, d’où qu’ils viennent, sont accueillis autour d’un grand buffet. Ici, on mange avant de parler. Le partage, avec l’honnêteté et la prière, sont les 3 enseignements principaux de la religion sikh. Le système de castes n’existe pas, comme dans le reste de l’Inde. Mais hommes et femmes sont séparés, dans le temple comme à la table.
C’est ainsi, autour de la table, que la communauté sikh nous a accueillis. Une belle rencontre pour nous, la découverte d’une religion que nous ne connaissions pas et une meilleure compréhension de l’immigration et de la diversité culturelle au Kenya.
Quelques photos
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