Lorsque, à Siem Reap, on assiste aux superbes représentations du Cirque Phare, c’est grâce à Gauthier. C’est un sacré personnage Gauthier. Vous le découvrirez bientôt dans les « Paroles de Belges ».
Il a les expressions de Poelvoorde et les intonations de Brel, le phrasé juste et le timbre grave. Il a parcouru le monde en faisant le clown, d’acrobaties en pirouettes, de nez rouge en tour de magie. Sa maison est pleine des photos d’enfants qu’il a fait rire en Israël, en Palestine ou à Haïti. A 32 ans, il a déjà fait 2 fois le tour du monde. Pour visiter les camps de réfugiés, les enfants sans enfance. Avec Clowns et Magiciens sans frontières. Faire rire, c’est son métier.
C’est comme ça qu’il arrive au Cambodge. Quand nous le rencontrons, il est directeur artistique du cirque. Quand nous le rencontrons, il ne s’appelle pas tout à fait Gauthier.
« Ici, au Cambodge, ils ne savent pas dire Gauthier alors ils m’appellent Chem. »
Phare, the Cambodian Circus
Au commencement, il y avait Phare Ponleu Selpak, la lumière des arts, une association créée en 1994 à Battambang. Après une enfance dans les camps de réfugiés, 9 jeunes cambodgiens se réunirent avec leur professeur de dessin française pour monter un centre d’art-thérapie, une forme que nous avions déjà rencontré chez Eunice et Sane Wadu à Naïvasha au Kenya. Exprimer, exorciser son trauma par l’art, par le dessin. Année après année, l’association s’est développée et a ouvert une école d’art et de cirque qui accueille maintenant 900 enfants défavorisés.
20 ans après, les premiers professionnels du cirque sortent de cette école. Des enfants qui avaient la fibre, l’envie de continuer, d’embrasser la carrière de circassien : 5% de talent, 95% de travail comme dit Gauthier.
Pour offrir une plateforme à ces jeunes, pour leur permettre de présenter leurs spectacles et performances, Phare the Cambodian Circus est créé à Siem Reap en février 2013. Rapidement, elle devient la première attraction de la ville, en dehors d’Angkor Wat.
Panique et Eclipse
Gauthier nous invite 2 soirs de suite aux représentations. Les spectacles tournent pour 10-11 jours chaque soir et changent pour permettre aux équipes de se reposer après un rythme aussi intense. Nous arrivons justement lors du changement : Proniap (Panique) un soir, Sokrias (Eclipse) le lendemain. Eclipse est l’un des spectacles phares du cirque. L’histoire, tirée d’une légende cambodgienne, parle de discrimination. C’est l’un des fers de lance de Phare de s’ancrer dans l’histoire et la culture du Cambodge. Les acrobaties, les contorsions, les jongleries enflammées s’enchaînent et le spectacle, parfaitement rodé, cloue les spectateurs sur leurs gradins.
Mais mon coup de coeur va à Proniap, le conte des coulisses d’une audition. L’équipe est un peu plus jeune, un peu moins expérimentée. Mais c’est frais, c’est émouvant. C’est plein de passion. Le public joue au clown, les équilibristes font des pyramides sur des cylindres mouvants, les circassiens s’envolent dans les airs.
Merci Gauthier, merci Chem. De nous avoir fait découvrir le monde du cirque, le monde de Phare, des étoiles plein les yeux.
Voir le site web du Cirque Phare et de l’association Phare Ponleu Selpak
Quelques photos des spectacles
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Proniap/Panic
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Sokrias/Eclipse
- Spectacle Sokrias/Eclipse